dimanche 26 février 2017

"J'aime, J'aime pas"



Etre ou ne pas être
Aimer ou ne pas aimer
Aimer qui, aimer quoi
Aimer la confiture quand elle ne dégouline pas sur les doigts
Ne pas aimer le foot quand il est source de violence.
Aimer, aimer le bricolage
Aimer, aimer son amant
Le même verbe engloberait le plaisir de couper du bois et de caresser une peau ?

Ouvrons le champ des possibles avec d’autres verbes, nuançons les dégoûts et les plaisirs…


Patricia

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Le petit village de Jempa se trouve au centre du monde et aussi dans le dictionnaire, page 814. Il possède 312 âmes, un clocher du douzième siècle, un curé défroqué qui y donne la messe en son sein, une boulangère qui mène tout son petit monde à la baguette, une fleuriste qui se la raconte avec le langage des fleurs, un garagiste aux pneus lisses, quelques mégères, un bar (sur la place), des places de stationnement, une centrale hydro-électrique, une fabrique de petites cuillers, deux chemins de randonnées, un sérial-killer, une maternelle aux enfants sages, une friterie et un atelier d’écriture. J’aime Jempa et toute sa diversité.

Zazie


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J'aime les dimanches gris
J'aime les fraises tagadas
J'aime le carrot cake que cuisine mon ado
J'aime me promener dans les petites rues du XX°
J'aime le 7/9 de France Inter en buvant mon café trop chaud
J'aime arriver en retard au bureau
J'aime les petites choses insignifiantes
J'aime le vert des sapins du Jura
J'aime mon pas crissant sur les feuilles mortes
J'aime l'encre qui noircit cette feuille.

Je n'aime pas les grognons du bureau
Je n'aime pas le café froid
Je n'aime pas l'odeur de l'andouillette
Je n'aime pas le soleil trop chaud
Je n'aime pas attendre le bus
Je n'aime pas les impatients
Je n'aime pas la fraise du dentiste
Je n'aime pas le spectacle pathétique de nos politiciens
Je n'aime pas les petits allemands qui piaillent
Je n'aime pas Ikea
Je n'aime pas le "J'aime, j'aime pas"!

Ziza

Lettre d'amour


Lettre d’amour ou désillusion d’une rêveuse
Toutes les semaines j’attendais ton appel. Dans mon bureau gris, je souhaitais cette lumière qui m’habiterait pour la journée. Ta voix allait illuminer mon esprit, enflammer mon corps. Nos échanges amusés en parlant de sujets professionnels à résoudre dériveraient vers des allusions douces sur une prochaine rencontre. Mais quand ? Michel quand te rencontrerais-je, quand le souffle de ta voix, au lieu de passer par ce combiné, viendra caresser mon oreille ?
Depuis 3 mois j’espère ton appel, depuis 3 mois, tous les lundis, je me languis de t’écouter, depuis que j’ai entendu cette voix qui m’a transpercée comme un éclair et enrobée comme un vent chaud d’été.
Tout me semble fade le reste de la semaine, j’attends l’appel de 10h du lundi matin. Quand viendras-tu, oserais-je le dire, me prendre dans tes bras ?
Lundi 9h45, la porte du bureau s’ouvre, un homme d’1.60m entre, rond comme un nain de jardin, la tête enfoncée dans les épaules, les cheveux épars et gras…. Bonjour Sophie, Michel Dupont, dit-il en souriant et découvrant des dents jaunies.
Patricia
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Vous me demandez une lettre d’amour.
Je veux bien vous abandonner mon « A » et toute sa rondeur, quoi qu’un peu trop fermée sur elle-même. Aussi, prenez, pour aller avec, l’R, la toute dernière, pour une respiration. Partagez, je vous en prie, que personne ne suffoque.
Je vous donne ensuite, bien volontiers, et en toute évidence, le M de l’amour. Mettez-y toutefois tous les ambages qu’il impose par le pont qui passe au-dessus de l’O profonde dans laquelle vous ne manquerez pas de vous noyer.
Enfin, je vous donne l’U de ce beau pays d’Utopie duquel vous ne manquerez pas de revenir quand il ne vous sera plus possible de m’aimer.

Zazie


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J'aimais le gris ardoise de tes yeux
J'aimais pas l'odeur de tes clopes
J'aimais ta peau parsemée de grains de beauté
J'aimais pas tes regards d'incertitude
J'aimais quand tu choisissais le vin au resto
J'aimais pas quand tu arrivais en retard
J'aimais quand tu me prenais par la taille
J'aimais pas quand tu ronflais fort
J'aimais quand tu cuisinais pour les grands soirs
J'aimais pas quand tu perdais tes clés
J'aimais entendre le son de ta voix au téléphone
J'aimais pas quand tu m'oubliais
J'aimais quand tu ronchonnais
J'aimais pas quand tu pliais trop bien le linge
J'aimais quand tu me saoulais de paroles

J'aime pas la nuit sans toi.
Je n'aime pas.
Je t'aimais.

Ziza

Raconter son quart d'heure avant d'arriver à l'atelier d'écriture ...(ou phase d'échauffement du stylo)




Froid, vent, voiture, musique, pneus crissant sur le bitume, arrêt, course dans les escaliers, métro, jingle de fermeture de porte.
Assise, mes voisins sortent un sac en papier, l’ouvrent, l’odeur forte d’un chiche kebab aux poivrons caresse mes narines. Je suis à Tozeur, aux portes du désert, mes pieds sur le sable brûlant, la lumière éblouissante sur les palmiers. J’avance doucement vers le mirage d’une oasis où les hommes s’affairent….
La voix enregistrée anone « Louvre Rivoli », Toutankhamon me voilà !


Patricia


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Le dernier quart d'heure : 


Il est très grand ! Vraiment ... Agrippé à une barre inox de la rame, mal assuré, baskets rouges et poitrail creux, cherchant instinctivement la posture qui devait défier les ruades du métro, d'une main qui froissait aussi un dossier tout frais des hôpitaux de Paris, et de l'autre faisant crépiter le clavier imaginaire de son smartphone afin d'informer qui de droit de son infortune du jour, sans se soucier de savoir si elle allait ronger son frein : Sa maman à San Diego sans doute. 


Surgissant en conquérants, deux bedonnants en-cuivrés jusqu'au plafond, occupèrent en une seconde la plate-forme libérée par l'escogriffe juvénile, lançant une sono aux sons approximatifs, un be-bop rugueux et beuglant qui redonna son statut de transport public Parisien à la rame. 

Un éclair bleu plus tard, illuminant la voûte du tunnel et une odeur d'ozone et de venin d'abeille, annonçait déjà le Pont avec 30 minutes de retard. 

Ahmed






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J'ai pris le métro avec légèreté à Jourdain. Heureuse et impatiente de me rendre à l'atelier d'écriture partagé. Un peu impressionnée aussi à l'idée de partager cette expérience d'atelier participatif et collaboratif avec des personnes que j'ai précédemment croisées et d'autres personnes à connaître.
Une nouvelle aventure collective aussi excitante qu'inédite! J'aime les sensations que me procurent cet événement insolite.

Je suis donc dans le métro.
C'est dimanche après-midi. Les passagers de la ligne 11 sont détendus. Deux amoureux s'embrassent. Les familles vont passer une après-midi ensemble sous le signe de l'amusement.
Je me sens bien... Je suis même en avance!
J'en profite pour marcher le long des quais et m’enivrer de cette ambiance parisienne si particulière d'un dimanche après-midi ... 

Ziza


dimanche 12 février 2017

Etant donné un mur, que se passe t-il derrière ?

 

Conclusion (car je vous fais grâce de toutes mes tergiversations) : il n’y a pas de mur sans échelle. Une belle et grande échelle de valeurs graduées par la honte, l’égoïsme, la haine, l’ostracisme, la xénophobie, le sectarisme … ESCALADONS !!!

Zazie






Par ma fenêtre intérieure, je peux voir ...

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Par ma fenêtre intérieure je peux voir du vert, du bleu, du jaune, en touche. De l’herbe, en touffe, des arbres qui poussent, des fleurs qui ondulent sous le vent. Des nuages aussi, qui se télescopent moelleusement en se disant « Oh ! Excusez-moi », car ici le nuage est poli, comme l’argent, qui sert à la parole des gens et que l’on extrait, de force, aux grandes mines toutes noires.
Oui, la parole s’extrait,
Oui, l’argent s’extrait,
Oui, l’argent se soustrait aussi aux bourses des passants, ces passants de la ceinture que l’on serre les jours maigres.
J’en conviens, tout cela n’a ni queue ni tête.
Oui, ni tête de veau à la gribiche, ni tête de clou que l’on enfonce à grands coups de vérité.
Oui, la vérité que l’on avale toute crue en éructant.
Car nous sommes affamés.
Car nous sommes repus de l’inutile.
Nous sommes inutiles aux poissons d’argent des mines.
Oui, je vois tout cela de ma fenêtre.
Allez, je pars dans les nuages,

Pour me télescoper et dire bonjour à la pluie.

Zazie

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De la douceur
De la joie
De l'amour
Du chagrin
De la retenue
De la pudeur
De la colère aussi
Des doutes
Des envies
Des freins
Des peurs
Des hésitations
De l'élan
Du partage
De la vie ...

C'est un tumulte d'émotions
Que j'aperçois par ma fenêtre intérieure

Que je referme avec précaution ...

Ziza





Le musée de mes rêves ...


C'est un joli musée
Niché au fond d'une impasse
Où sont bien cachés
Les trésors de mon enfance.

On y trouve en fouillis 
Et dans le désordre
Une multitude de gribouillis
Et des peluches en ordre.

C'est le musée de mon enfance
Rempli de toutes les innocences
De toutes les folies
Et de toute ma vie.

C'est ici que sont nés les rires
Les joies et les chagrins
C'est ici que j'ai appris à vivre
Et à suivre mon chemin.

C'est le musée de mes rêves
C'est le musée de mon enfance.

Ziza