Je vous écris d’un pays lointain. Ici, tout est à propos et hors de propos. Par delà et en deçà.
Les maisons s’empilent le long de chemins jaunes au sol rugueux. Il y a des vallées qu’on dévale, des montagnes naines, des nuits qui durent des jours, des animaux fabuleux, des oiseaux verts aux ailes immenses sous lesquelles on s’abrite du vent.
Ici, la vie ne se traîne qu’une fois par mois : le reste du temps, elle est fuligineuse, véloce et odorante. Les habitants, quand on les voit, sont comme nous dans nos rêves : inspirés ou flous, géants aux bras immenses ou fourmis orange obstinées.
Ici, c’est un vaisseau fantôme, une arche de Noé, une montagne magique, c’est le yin et le yang, les marées, les rivières, le fracas et le calme, quatre horizons, trois ciels.
Je vous écris d’un pays lointain, loin de vous et de votre quotidien gris. Inutile de vous dire que je ne suis pas prêt de revenir.
Fantasio40
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Je vous écris d'un pays lointain
Ici il n'y a que la douceur
Ici il n'y a plus de demain
Ici pas de bitume mais des fleurs
Qui éclaboussent les chemins
Je vous écris d'un pays lointain
Ici la seule reine c'est la lenteur
Ici jouent les nuages enfantins
Ici le vent se déguise en lueur
Et prend les habitants par la main
Je vous écris d'un pays lointain
Ici il n'y a pas d'ordinateur
Ici on tutoie son voisin
Ici on chuchote la langue du cœur
Qui enchante mon pays lointain...
Ziza
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Je vous écris d'un pays lointain ; ici les gens ont des pratiques étranges ; lors de cérémonies, ils se lancent dans des improvisations furieuses au cours desquelles ils se mettent à imiter le cri d'animaux féroces qui hantent la région. J'ignore totalement l'origine de ces pratiques plutôt étranges et exotiques. Après avoir rugi, ils se lancent dans des danses tout aussi sauvages, ne s’arrêtent que lorsqu'ils sont parvenus à l'épuisement. J'ai assisté à ce spectacle qui m'a grandement troublé ; je ne savais pas où ils voulaient en venir ni si, de cette façon, ils invoquaient la bienveillance de leurs dieux, C'est sans doute ce qui les a épuisés au point où l'on a vu personne aujourd'hui. Tous restaient chez eux brisés de fatigue. En ces lieux, le temps est le plus souvent chaud et humide et il y a nombre d'orages d'une grande violence. Assis sous l'auvent en bois de la véranda, je vois la mer et ne pense qu'à son immensité.
Gérard
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Je vous écris d’un pays lointain. Ici, ont poussé les lianes de mes souvenirs qui me ramènent sans cesse vers vous.
J’écris en liane de mots à vous si lointain alors que mes souvenirs se blotissent en grappes âpres de fruits soûls.
Naviguer en lianes en bateau souvenir, le pourrez-vous ?
Pour venir cueillir à point les fruits du souvenir lointain d’un pays qui ramènent à nous.
Zazie
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Je vous écris d’un pays lointain.
Ici l’atmosphère respire le matin.
Les vaches sont reines de leur destin,
Les rêves ne semblent pas trouver fin.
Ce peuple a su reprendre le train,
De ses racines, de son histoire, de son lendemain,
Un homme leur a montré le chemin,
D'un changement sans lever main.
Juan