dimanche 8 avril 2018

Jeu des sens : un objet à toucher sans le voir



Chacun glisse sa main dans un sac pour toucher l'objet mystère ...Sensations ...
Temps d'écriture : 8 minutes


Douce au toucher. Mais qu'est-ce que ça veut dire, douce ? Sans aspérité ? Froid plutôt que tiède. Comme couleur, on peut imaginer le noir ou le gris. Circulaire.
Un peu en forme de soucoupe volante : elles étaient quatre, ces sphères au rebord mince.
Elles auraient pu être en cuivre martelé, en pâte d'amande, en réglisse plutôt, à cause de l'absence de chaleur et de rugosité. Bonbon ? Cachet pour cheval malade ? La question restait posée et le bout de mes doigts la transmettait au cerveau pressé, lui, de mettre une image, une esquisse d'image sur ces sensations tactiles. Faisaient-elles du bruit en s'entrechoquant ? Pas plus que ça. Si on les laissait longtemps au fond de ce plastique noir, allaient-elles se distendre, fondre, rétrécir en se froissant ?

Qui peut le dire ?

Fantasio


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Sous la pulpe de mes doigts, je sens une matière plutôt douce et lisse au toucher. Mes doigts glissent sur le bombé délicat qui se trouve sur les faces parallèles...et mes doigts se rejoignent sur la jointure où la matière fusionne. La lèvre de l'objet est légèrement rugueuse, beaucoup moins agréable que les côtés arrondis.
Ce sont les bonbons stars des années 70/80. Des bonbons en forme de soucoupe volante dont tous les écoliers raffolaient. Ma grand-mère nous en offrait parfois. Le bonbon restait alors au fond de ma poche, précautionneusement conservé avant de me décider à le déguster au moment opportun. Un moment qui n'appartenait qu'à moi où j'aurais tout le temps et le loisir de le porter à ma bouche pour un voyage 100% chimique, 100% cosmique!...

Ziza

Un bonbon 100% cosmique à déguster ...


Se laisser surprendre par la soucoupe chimique, stars des bonbons des années 80 ...
Temps d'écriture : 10 minutes


La forme est, dirait-on, spécialement adaptée pour tenir dans la main...et dans la bouche du même coup. On engloutit un OVNI miniature. L'hostie n'est pas loin...la sensation même que procure le pain azyme. Le bon vieux produit chimique doit régner ici, mais qu'importe. A peine a-t-on le temps de formuler cette remarque que tout a fondu. Plus d"enveloppe plastique à la jolie couleur pastel : à la place, un granulé au goût piquant. Au goût simplement piquant qui produit son petit effet et disparaît vite fait bien fait. La langue en a à peine profité, un peu le reste de la bouche. On avale le mélange. Ne reste qu'une vague insatisfaction et l'envie d'en reprendre un autre. Comme quoi...

Fantasio

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Ce bonbon soucoupe qui m'a tant fait salivé quand j'étais gamine, me semble aujourd'hui fade et insipide ...
Son contenant me colle au palais. On dirait une vieille hostie rancie oubliée depuis des semaines au fond d'un ciboire.
Quant au sucré piquant qui explosait littéralement en bouche, je le trouve minable comparé à mes souvenirs d'enfance, qui sont restés si puissants et si forts, face à cette pâle réalité!
Est-ce que la recette de ces bonbons chimiques a réellement changé (peut-être, vu le nombre de composants chimiques de ce bonbon, que la recette ne répond plus aux normes sanitaires actuelles) ou est-ce que mes souvenirs ont exagéré les sensations d'antan?
Ma madeleine de Proust est une vraie madeleine...et doit en rester une. Le passé appartient au passé : il vaut mieux parfois ne pas trop s'y attarder si on ne veut pas passer à côté de l'instant présent, nécessairement beau si on l'on vit pleinement ...

Ziza

Une anecdote liée à un auto-stop ou covoiturage ...


Ecrire un texte se rapportant à une anecdote liée à l'auto-stop ou au co-voiturage
Le petit + : deviner si le texte est une fiction ou  non ...Temps d'écriture : 10 minutes


J'avais quatorze ans à peine.
Et, pour aller au collège, distant d'environ six kilomètrees, je devais prendre le car.
Si je le ratais, je devais m'attendre à de gros problèmes. Je décidai donc ce jour-là, après que le car m'eut filé sous le nez, de faire du stop. Je me plantai à quelques mètres du carrefour et tendis bravement le pouce.
Une voiture passa. Une autre. Dans ma tête défilaient des heures de colle pour retard, un avertissement, voire une convocation chez le conseiller principal d'éducation (le surgé, à l'époque !)
Soudain une petite voiture blanche pila à ma hauteur. Une jeune femme s'y trouvait qui, ayant à peine redémarré, se laissa aller aux confidences : elle vivait seule, avait des problèmes pour la gare de son fils, était séparée, ses parents ne la comprenaient pas... Et de tourner, de loin en loin, ses yeux tristes vers moi, comme pour quêter un soutien, un sourire, un geste de compréhension. Elle me déposa à deux rues de mon collège, non sans m'avoir donné son adresse et affirmé qu'ne pareil cas, je pouvais passer chez elle, le matin, pour qu'elle m'emmène en ville. Perplexité de ma part.
Alors que je parcourais les couloirs du collège, mille et une idées me traversaient la tête, lancinantes : était-ce une drague cachée, un appel au secours, ou une proposition banale de la part de cette jeune femme ? Le doute me resta. Hélas pour moi, pressé de questions, je racontai cette histoire à mes parents qui m'incitèrent fortement à ne pas donner suite;

Je ne revis donc jamais Florence, oui...elle avait même commencé par me demander mon prénom avant de me confier le sien.

Fantasio