dimanche 23 septembre 2018

Portrait chinois


Si j'étais une lettre, je serais la lettre ....
Temps d'écriture : 7 minutes 30 secondes


Si j'étais une lettre, je serais un H. Parce que, d'abord, ce serait pour moi une super-occasion : cette lettre ne figure ni dans mon nom, ni dans mon prénom. Je ne dirai pas que cela me gâche la vie, mais, bon...
Et puis, un H, ça a de la gueule : on dirait un personnage qui lève les bras, non pas pour haranguer (avec un H) les foules, mais peut-être pour appeler quelqu'un qu'il a aperçu, là-bas, un peu plus loin...
Ou alors une structure, je ne sais pas comment ça s'appelle : un de ces machins qui font partie d'une charpente, contre lesquels on peut appuyer les construction, on sait que ça ne bougera pas - que ça jouera son rôle, que ça contribuera à la solidité de l'ensemble, éventuellement à l'esthétique. Les deux sont inséparables, d'ailleurs, à ce qu'il paraît. C'est les gens du métier qui l'affirment, en tout cas !

Alain


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SI j'étais une lettre, je serais la lettre C. Le C car sa forme arrondie me permettrait de faire la bascule quand j'en aurais envie, à l'instar du rocking-chair.
Je serais le C car ma silhouette ressemblerait ainsi à la Lune ...moi qui y suis si souvent.
Ainsi, la lettre C et la Lune ...se confondraient pour ne faire qu'un, au clair de lune.
Je serais le C pour être le début de mots que j'incarnerais comme : culottée, curieuse, câline, créative ...et casse-couille aussi! La liste n'est pas définitive :-)
La lettre C, c'est aussi la 3° lettre de l'alphabet, comme cette 3° place que j'occupe au sein de la fratrie.
C comme ...je ne sais pas!

Ziza

Jeux des papiers pliés



Chacun écrit sur 4 petits papiers distincts le nom de : 
- un lieu
- un prénom et un nom (réel ou fictif)
- une époque
- un objet

On plie les papiers et on les mélange, puis chacun tire au sort un papier dans chacun des tas représentant une catégorie et à partir desquels il va raconter une histoire.

Temps d'écriture : 20 minutes



A la fin des années 50, Simone Veil aurait bien aimé devenir avocate. Mais son mari, le cher Antoine, trouvait que ce n'était pas un métier pour une femme. Selon lui, c'était un peu comme si elle avait annoncé son projet de danser nue, à midi, sur la place du village ! Elle lui fit remarquer qu'ils vivaient en plein Paris... Mais elle fut bien obligée de plier... de lui obéir, en somme - ce qui n'était pas tellement dans son caractère, femme ou pas.
Des années plus tard, elle eut pourtant sa revanche - même si elle ne la considéra pas comme cela : on lui permit, et même Antoine l'y encouragea, de porter un uniforme, et avec une épée au côté, en plus !


Il est vrai qu'on ne plaisante pas avec le protocole, à l'Académie française !

Alain

Laissez-vous choisir par une photo ...

Photo de Gilles Caron, "Grève des éboueurs, voiture sur le quai de la Conférence, 23 mai 1968

Ah ! Je m'en souviendrai, de ce 23 mai ! Mon beau-frère m'avait prêté sa voiture, pour une virée à Paris, avec Sylvie ! Sylvie, sa sœur, ma copine du moment... je ne sais pas ce qu'elle est devenue, au fait.
Bref, on n'avait pas fait la tournée des Grands Ducs, faute de moyens : on était étudiants tous les deux, et puis le beauf, il prêtait la voiture, il n'allait pas en plus nous donner l'argent de poche !
On s'était bien amusés quand même. Mais, voiture ou pas, on avait surtout marché dans la ville, il faisait beau, Paris était à nous !
Là où on avait déchanté, c'est le lendemain, quand on est revenus là où on s'était garés. La voiture était cernée par des montagnes de cageots, il paraît que les éboueurs s'étaient mis en grève, et les derniers à travailler s'étaient bornés à repousser les fameux cageots vers le parking. On a eu un mal fou à se dégager - en même temps, c'était marrant, d'écraser tout ça sans se poser d'autres questions !


Alain

dimanche 2 septembre 2018

Mot multi-usage

Ecrire un texte à partir de : Un même geste (allumer une cigarette, ouvrir une bouteille, offrir des fleurs...) intervient plusieurs fois dans le récit, à des époques et dans des circonstances différentes.
Temps d'écriture : 12 minutes



C'est drôle, la première fois qu'il était sorti avec Natacha, il avait renversé un verre. Son verre à elle, en plus. Ils étaient dans un petit café de Nantes et Rémi avait le trac : il estimait n'avoir aucune chance avec sa collègue de bureau, si brillante, si classe...
Il s'excusa abondamment et sortit un vague paquet de mouchoirs pour éponger les dégâts.


Plus tard, en vacances dans le Vaucluse, il dort sur une chaise-longue. Et, pour rire, un copain lui renverse un verre d'eau sur la tête. Il s'ébroue en criant.
Rémi s'est marié : pas avec Natacha mais avec sa sœur Sabine, qui est gendarme. Ils se sont installés dans un petit pavillon pas très loin de la ville. Sabine est une femme énergique : les engueulades se multiplient. Un soir, le trouvant installé devant son éternelle bière, elle ironisa. Il répondit mollement. Elle le traita de poivrot et envoya balader son verre qui se renversa. Tout éclaboussé, Rémi la fixait, les yeux ronds. Leur fils de cinq ans, assis à table, se mit à hurler. Ce fut le commencement de la fin.


Rémi est dans une maison médicalisé. Du temps a passé et il a atteint un âge où l'on n'a plus d'âge. Il se sent lourd, sans appétit en général et son regard se perd dans le blanc des murs. Oublié le Rémi actif, le Rémi père, le Rémi joueur de pétanque et amateur de pastis. Il est à l'eau, comme son voisin de lit. Ce voisin n'a pas de prénom, on l'appelle juste M. Lepron. Il ne bouge pas beaucoup...et cette immobilité inquiète Rémi qui a prévenu une ou deux fois les infirmières, mais là, elles ne viennent plus.
Ce matin, Rémi lisait : il a entendu un râle soudain et son voisin est mort, sur un dernier spasme. Le choc a ébranlé la table de chevet et le verre d'eau posé dessus. L'eau a coulé par terre puis goutté encore un peu sur le lino. Rémi a posé son livre.
Sa main s'est dirigée vers la sonnette.

Fantasio

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Il poussa la porte du bistrot, et entra dans le café enfumé (c'était avant la Loi Evin, autant dire au siècle dernier). Les copains étaient là, l’œil interrogateur : Alors, tu l'as ? - Oui, il l'avait. Il refusa de boire une coupe, puisqu'il rentrait au volant de sa voiture toute neuve. Les autres firent la gueule.
Ça lui rappela cette autre porte, poussée après convocation par le proviseur. L'offense était grave, autrement c'était juste le « surgé » - On se faisait engueuler pareil, mais là on risquait l'exclusion.
Il poussa la porte vitrée du bureau du Directeur des Ressources humaines, qui lui expliqua que, même s'il était plutôt humain lui-même de nature, il n'était pas question d'augmenter ses ressources. Vu la conjoncture.
Enfin, il poussa la même porte quelques jours après. Pour annoncer son départ de cette boîte pourrie, puisqu'entretemps il avait trouvé un autre poste, plus près de chez lui, en plus.
En sortant de l'immeuble, il passa devant le café-tabac des Amis. Il en poussa la porte : une démission, ça se fête. En plus, il avait vidé son sac, balancé ses quatre vérités au DRH. Tiens, il allait prendre un double scotch !

Il poussa... un soupir d'aise.

Alain

C'est la rentrée!


Ecrire un texte à partir de cet extrait de "C'est bien" de Philippe Delerm : 
"On n’a plus vraiment envie d’être en vacances, on n’a plus vraiment envie de soleil, de mer ou de montagne. On n’a plus vraiment envie d’être loin de sa vie. Huit jours avant la rentrée, c’est bien de retrouver ..."


Temps d'écriture : 20 minutes



On n'a plus vraiment envie d'être en vacances, on n'a plus vraiment envie de soleil, de mer ou de montagne. On n'a plus vraiment envie d'être loin de sa vie. Huit jours avant la rentrée, c'est bien de retrouver ses habitudes, de retrouver ...l'école. Son école, à Stéphane, c'était le collège de la rue Sorbier, dans le XXème. Il aimait les arbres de la rue, qui l’ombrageaient joliment. Il aimait ce côté hors du temps; Il aimait les cafés, même s'il ne les fréquentait pas. Stéphane descendit au métro Gambetta, en short; Il avait son sac à la main et sifflotait un petit air. Pourtant, peu à peu, son esprit se peuplait de livres, de cahiers, de nuées d'élèves dans les couloirs ou la cour. Stéphane savait que la rentrée n'était que dans huit jours, ce qui lui laissait du temps pour revoir sa copine Sabine, un peu négligée pendant ces vacances qu'il avait passées en Espagne.
Stéphane arrivait devant chez lui : il sortit de sa poche un paquet de cigarettes et s'en grilla une, discrètement. Sa mère croyait qu'il avait arrêté...et il ne l'avait pas détrompée.

Trois jours plus tard, Stéphane ferait sa rentrée. Bien avant les élèves. Eh oui, c'est en général ce qui se passe quand on est le directeur.

Fantasio

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On n'a plus vraiment envie d'être en vacances, on n'a plus vraiment envie de soleil, de mer ou de montagne (Vincent Delerm). On n'a plus vraiment envie d'être loin de sa vie. Huit jours avant la rentrée, c'est bien de retrouver...
le cadre qu'opn connaît si bien et qu'il y a quinze jours on ne rêvait que de laisser derrière soi - désireux qu'on était de partir loin sans regarder en arrière.
A la limite on serait parti n'importe où, même sur la Côte avec les autres imbéciles, ou même dans une ville historique avec tous ces curieux, même en croisière avec un groupe et un animateur ! On serait parti parce qu'il faut bien partir, parce que c'est la règle, pour ne pas dire la loi.

Alors que là, on ne rentre pas juste parce qu'il faut rentrer. On rentre, et puis c'est tout. Pour retrouver... tout. Tout ça, quoi !

Alain

Acrostiche : TAVERNIER

Ecrire un texte à partir de l’acrostiche TAVERNIER
Temps d'écriture : 12 minutes


Très
Alerte
Victoria
Erra
Rue Norvins.
Incidemment
Elle
Rampa.


C'était une jeune femme de vingt-huit ans, récemment arrivée à Paris. Elle se devait de visiter Montmartre. Son petit sac à l'épaule, elle avançait à la recherche, peut-être, du fantôme de Marcel Aymé. Soudain, elle aperçut une palissade et l'envie la prit de voir ce qu'il y avait derrière. Elle se mit à quatre pattes puis à plat ventre pour passer dessous. Et elle vit. Elle vit une vaste clairière, insoupçonnable entre ces immeubles. Il y avait une prairie immense, bordée d'arbres centenaires. Des animaux aussi : des biches, plein d'oiseaux. Elle s'émerveillait face à un tel spectacle.
Aucun doute à avoir, tout était vrai : elle se pinça plusieurs fois pour être certaine de ne pas douter. A ce moment, surgirent des cavaliers qui passèrent en trombe, sans même s'occuper d'elle. Mais un cheval, un pauvre cheval sans cavalier les suivait.  Victoria s'approcha de lui, le flatta de la main et se hissa sur son dos.
Et elle partit au galop, se disant que, si elle avait su, elle aurait mis un pantalon.

Ce n'est que lorsque la mer surgit à l'horizon,en même temps qu'un violent mal de tête la prenait, qu'elle comprit : la veille, elle avait fêté sa fin de stage, bien festoyé, bien bu et...décidément, les mélanges ne lui réussissaient pas.

Fantasio

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Tu 
aurais 
vu 
entrer 
rapidement 
nos joueurs 
intrépides 
et 
résolument différents
malgré leur « uniforme », ce maillot qui pour certains avait été l'objet d'un combat acharné pendant plusieurs années ! L'objet de tous leurs rêves, et qu'ils affectaient maintenant de porter négligemment.

- Et tu les aurais vus ressortir, un certain temps après, lentement, abattus et, pour tout dire, déconfits : ce ne serait pas cette fois que le monde serait à eux !


Alain