Temps d'écriture : 10 minutes
Comme dirait ma grand-mère, Celui-là, on croirait qu’il a vu le diable !
En fait, c’est un diable à tête de percepteur, qui lui crie Mais dis donc, tu n’as pas payé ton IRPP (1) à temps, toi !
Mon… quoi ? Ah ! Mes impôts ! - Ecoutez, j’ai gagné tellement peu que je n’ai pas voulu vous donner le mal de compter… Ah ! Vous l’avez fait quand même, tout seuls ? Et vous m’avez envoyé un avis d’imposition, précis, chiffré, bien sûr, en me disant où payer, et combien et quand payer ? Ah ! Vous êtes vraiment de grands professionnels, dans ce service - et je ne dis pas ça pour fayoter, dans l’espoir que vous me ferez grâce de quelques milliers d’euros… - Ah ! De toute façon, la grâce ce n’est pas ici, ce n’est pas votre rayon ?
Eh bien, écoutez, je vous le dis comme je le pense, ne le prenez pas mal… Mais vous êtes quand même un peu désespérants !
(1) Impôt sur le revenu des personnes physiques
Alain
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Julie allume le projecteur, tout le staff est réuni au 8ème étage, dans la salle bleue, celle qu’on appelle la salle des décisions.
Elle est fébrile, impatiente, elle joue sa carrière et elle le sait les concurrents l’attendent et veulent remporter le marché, c’est un gros contrat.
Elle projette la photo de l’image de Courbet, le désespéré, sur laquelle elle a ajouté en lettres dorées : L’Oréal, la marque qui rend vos cheveux beaux, souples et soyeux.
Silence, stupéfaction autour de la table.
Provocation ?
Julie sent les regards sur elle, aux rictus des autres, elle comprend, son boss est sidéré, il a cru en elle, il a voulu lui faire confiance… Il n’a aucun mot, il est stupéfait.
Julie quitte la pièce en pleurant, elle jette un dernier coup d’œil à la salle bleue et à Courbet qu’elle trouve presque compatissant.
Véronique
Installé dans un coin de son atelier, Gustave se regardait dans un miroir piqueté. Il passa une main dans ses cheveux, une autre ... il ouvrit les yeux en grand, à la limite du supportable. Non, non, décidément, ça n'allait pas.
Le modèle qu'il avait contacté pour un tableau intitulé "le désespéré", ne viendrait pas. C'était un ouvrier-zingueur qui arrondissait ses fins de mois en posant et là...un chantier imprévu le retenait loin de l'art et de l'atelier de Gustave Courbet. Heureusement Félicie, une fille peu farouche qu'il avait engagée pour un portrait très très intime, ne lui ferait pas défaut. Ça, il en était sûr.
Gustave remonta les manches de sa chemise blanche et reprit la pose.
Tout allait bien pour lui, il avait des amis avec lesquels il avait festoyé la veille et bu force chopines.
Soudain, comme un souvenir tenace, une ombre dans le tableau, Gustave repensa à Edmée, son aimée qui l'avait quitté pour un autre barbouilleur.
Elle lui avait fait honte en hurlant dans l'escalier, en déchirant ses lettres dont elle avait ensuite jeté les morceaux sur le trottoir.
Gustave sentit une grande main froide l'envelopper. Il était à deux doigts de se jeter par la fenêtre pour en finir définitivement. Il fallait.
Non, avant...il avait une toile à faire. Le miroir lui renvoyait une image dévastée de lui-même. La lumière était bonne...il n'avait plus qu'à commencer.
Fantasio
Voici donc la tête qu'a faite ce brave Gustave, non pas lorsqu'on lui a annoncé la sentence au jugement de la détérioration de la colonne Vendôme à laquelle il semblait avoir effectivement participé (tout de même être condamné à 300.000 francs, c’était cher payé!), mais cette tête, on la doit à cette commande, Ô combien osée pour l'époque, de ce riche diplomate ottoman qui souhaitait que le peintre, chef de file des réalistes, peigne sa maîtresse attitrée, la belle Constance.
Gustave n'en revenait pas! Certes il commençait à avoir une belle renommée pour ses peintures réalistes mais il s'agissait de reproduire au plus juste la faune et la flore de sa Franche-Comté natale.
Peindre l'intimité d'une femme lui paraissait complètement incongru! Mais comme le diplomate turc ne regardait pas à la dépense, il accepta cette audacieuse proposition artistique pour de sombres raisons pécuniaires ...sans imaginer bien sûr un seul instant, que ce serait son oeuvre la plus connue un siècle plus tard!
Ziza
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Le modèle qu'il avait contacté pour un tableau intitulé "le désespéré", ne viendrait pas. C'était un ouvrier-zingueur qui arrondissait ses fins de mois en posant et là...un chantier imprévu le retenait loin de l'art et de l'atelier de Gustave Courbet. Heureusement Félicie, une fille peu farouche qu'il avait engagée pour un portrait très très intime, ne lui ferait pas défaut. Ça, il en était sûr.
Gustave remonta les manches de sa chemise blanche et reprit la pose.
Tout allait bien pour lui, il avait des amis avec lesquels il avait festoyé la veille et bu force chopines.
Soudain, comme un souvenir tenace, une ombre dans le tableau, Gustave repensa à Edmée, son aimée qui l'avait quitté pour un autre barbouilleur.
Elle lui avait fait honte en hurlant dans l'escalier, en déchirant ses lettres dont elle avait ensuite jeté les morceaux sur le trottoir.
Gustave sentit une grande main froide l'envelopper. Il était à deux doigts de se jeter par la fenêtre pour en finir définitivement. Il fallait.
Non, avant...il avait une toile à faire. Le miroir lui renvoyait une image dévastée de lui-même. La lumière était bonne...il n'avait plus qu'à commencer.
Fantasio
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Voici donc la tête qu'a faite ce brave Gustave, non pas lorsqu'on lui a annoncé la sentence au jugement de la détérioration de la colonne Vendôme à laquelle il semblait avoir effectivement participé (tout de même être condamné à 300.000 francs, c’était cher payé!), mais cette tête, on la doit à cette commande, Ô combien osée pour l'époque, de ce riche diplomate ottoman qui souhaitait que le peintre, chef de file des réalistes, peigne sa maîtresse attitrée, la belle Constance.
Gustave n'en revenait pas! Certes il commençait à avoir une belle renommée pour ses peintures réalistes mais il s'agissait de reproduire au plus juste la faune et la flore de sa Franche-Comté natale.
Peindre l'intimité d'une femme lui paraissait complètement incongru! Mais comme le diplomate turc ne regardait pas à la dépense, il accepta cette audacieuse proposition artistique pour de sombres raisons pécuniaires ...sans imaginer bien sûr un seul instant, que ce serait son oeuvre la plus connue un siècle plus tard!
Ziza
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Zut, je me suis encore fait flasher ! J’en ai marre : entre les radars et les amendes alors que l’on n’arrive pas à se garer faute de place ou ces parkings hors de prix je n’en peux plus.
Ce monde n’est pas fait pour moi. Des vaches à lait, voilà ce que nous sommes devenus pauvres automobilistes.
Le prix de L’essence ne cesse d’augmenter, les autoroutes déglinguées ont des à tarifs exorbitants, les limitations de vitesse et l’assurance augmentent, : il est temps de renoncer à ma voiture. Je l’aimais ma bagnole mais le sacrifice s’impose : je ne tiens plus la route. Tant pis, je draguerai autrement. De toutes façons j’assure plus.
Fabienne