V – Tu as deux minutes pour partir
d’ici…
J - Attends, il faut que je t’explique.
V – Il n’y a rien à dire de plus. Je ne
veux plus rien avoir à faire avec toi.
J – Valentine…au nom du passé !
V – Moi aussi je peux dire ton prénom,
Jérôme et le répéter, Jérôme, Jérôme… ça ne fera pas avancer les choses. De
toute façon, moi, je pars !
J – Mais c’est une location qu’on a
pour dix jours…
V – Eh bien on n’en aura profité que
deux. Voilà.
J – C’est si grave que ça, ce que tu me
reproches ?
V – Impardonnable. (un temps)
J – Bon, je boucle la valise et je te
rejoins.
V – Allez, presto, presto !
(Plus
tard, en voiture)
V – Je te dépose à la gare ?
J – S’il te plaît, oui… (Un temps, puis) Tu me manqueras.
V – Mouais. Ce qui te manquera, c’est
ma voiture, mon appart’… avoue que c’était commode.
J – Là, tu exagères. Quand je pense que
j’étais aux petits soins, à la fois proche et pas trop envahissant, t’écoutant,
essayant de te faire plaisir…
V – De TE faire plaisir, surtout !
Quand je pense que je t’ai surpris à piquer dans mon sac à mains !
J - Piquer quoi ? Rien du tout.
J’avais écrit une ou deux cartes postales à des copains et je voulais voir si,
par hasard, tu n’avais pas des timbres…
V – No comment.
J – Mais, je t’assure !
V – Voilà la gare de Beaune, ça me dispensera
de te répondre. (La voiture s’arrête
doucement)
J – Valentine…
V – Quoi ?
J – Euh ? Non, j’ose pas. Tu vas
encore te mettre en boule.
V (avec
un soupir) - Vas-y !
J – Tu pourrais pas m’avancer le prix
du billet?
Fantasio
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A : Tu as deux minutes pour partir d’ici.
B : Attends, il faut que je t’explique.
A : Attention je vais me fâcher !
B : Faudrait savoir, tu te plains qu’on ne communique pas assez, je viens te parler et ça ne va pas non plus !
A : Bon, j’appelle la sécurité.
B : Attends, attends. Bon d’accord j’ai compris, c’est moi qui vais t’écouter. Je sens que tu as besoin de libérer ta colère. Alors vas-y je suis toute ouïe. Libère, (il inspire) j’accueille.
A : T’as vraiment un don pur m’énerver, c’est fou.
B : C’est ça, vas-y, continue, libère, exprime, expulse (il inspire et expire fort de nouveau).
A (à un vigile) : Excusez-moi monsieur. Pourriez-vous m’aider je vous prie ? Ce monsieur m’importune.
C : Bonjour monsieur. Alors comme ça on importune les dames ? On va vous demander de sortir s’il-vous-plaît.
B : Non mais monsieur, il y a un malentendu. C’est ma femme.
A : Pas du tout. Je ne connais absolument pas cette personne.
C : Bon il va falloir vous mettre d’accord.
A : Je vous assure, je ne connais pas ce monsieur. Il ne cesse de me harceler depuis que je suis arrivée.
B : Ah ça c’est vache ! C’est vraiment vache ! Puisque c’est comme ça je m’en vais.
A : C’est ça, enfin tranquille !... Attends… Attends je te dis.
B : Quoi attends ?
A : Il faut qu’on se mette d’accord pour l’étagère du salon.
C : Mais vous vous connaissez alors ou pas ?
A : Laissez-nous tranquilles vous, vous ne voyez pas qu’on discute ?
B : C’est vrai ça, c’est dingue cette manière de s’immiscer dans l’intimité des gens !
C : Bon ben débrouillez-vous ! (Il part en bougonnant)
A : Oui, l’étagère du salon… Je sais que c’est ta mère qui nous l’a donnée, en même temps je l’aime bien, je la trouve assez pratique.
B : T’as qu’à la garder, y a pas de problème.
A : Mais si tu veux la prendre, je comprendrais.
B : Non non ça va, je t’assure. C’est bien comme ça.
A : T’es sûr, vraiment ? Parce que ça me gênerait pas…
B : Non c’est bon, garde-là je te dis.
A : Bon, ben d’accord alors. Merci. Mais t’es vraiment sûr ?
B (commençant à s’impatienter) : Oui ! (se radoucissant et s’apprêtant à partir) Prends soin de toi.
A : En même temps je pense que ce serait mieux que chacun récupère ses affaires. Symboliquement ça me semble plus juste.
B : Tu sais que t’es chiante ?
A : Ah ça y est, tu redeviens désagréable !
B : Mais tu sais aussi que ça me plaît ?
A : Ah oui ?
B : Oui.
(Temps)
A : Bon… Tu voulais me parler tout à l’heure ? Je veux bien t’écouter.
B : Non mais c’est bon, c’est parti là.
A : Ca suffit, tu vas pas recommencer.
B : Ok. Alors je voulais te dire que j’ai compris… je comprends ce que tu as pu ressentir. Vraiment. Je suis désolé. Sincèrement et profondément désolé. Je te demande pardon. Tu es une femme formidable et moi j’ai tout planté. Je suis un naze. Je ne veux pas te perdre. Je ferai ce qu’il faut, je t’assure.
A : Mouais… Tu veux qu’on dîne ensemble pour en parler ?
B : Oui bien-sûr ! Merci, je te remercie vraiment.
A : Juste pour parler, que ce soit bien clair.
B : Oui oui évidemment ! Ca représente déjà beaucoup pour moi. (Un peu gêné) Vas-y je te rejoins tout de suite, j’ai juste un petit coup de fil à passer.
A : Non mais je rêve, c’est elle que tu veux appeler ?
B : Mais pas du tout, qu’est-ce que tu vas chercher ?
A : Tu as deux minutes pour partir d’ici.
B : Attends, il faut que je t’explique.
Agnès-Sarah
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A. Tu as deux minutes pour partir d'ici!
B. Attends il faut que je t'explique!
A. Que tu m'expliques quoi?! Il n'y a rien à expliquer! Je veux que tu partes.
B. Je partirai si tu le souhaites mais pas sans t'avoir donné une explication.
A. Tu as deux minutes. Je t'écoute.
B. Les apparences sont quelquefois trompeuses. Et c'est précisément le cas cette fois-ci.
A. Dis que je suis un idiot, ne te gêne pas!
B. Ah ça y est, tout de suite, les grands mots! Tu ne peux donc décidément pas t'en empêcher!
A. Comment ça, comment veux-tu que je réagisse autrement?! Ça fait 30 ans que tu me fais le coup!
B. Quoi, 30 ans??? Tu ne crois pas que tu exagères un peu là tout de même?!?
A. Mais pas du tout. C'est justement la tout la problème. On en revient toujours à ça!
B. Bein oui, on en revient toujours au même précisément à cause de toi!
A. Et bien oui, j'assume! Je n'ai toujours pas digéré cette histoire, même si elle date de 30 ans!
B. Et bien parlons en justement une bonne fois pour toute afin de régler ce vieux contentieux entre nous qui revient sur le tapis à chaque engueulade.
A. Je suis d'accord avec toi. Mais malheureusement tes deux minutes sont écoulées. Tu peux partir à présent!
Ziza
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A – Tu as 2 minutes pour partir d’ici
B – Attends, il faut que je t’explique
A – M’expliquer quoi ? Ca me semble clair, il manque une partie de la planète !
B – Il manque seulement le rose de l’Arc-en-ciel
A – C’est bon, j’ai vu, tu t’es bien servi de la seule partie vendable !
B – Ecoutes moi, on vit là depuis que la terre a explosé, on est bien et de mieux en mieux depuis que l’on a découvert que la partie Rose de l’Arc-en-ciel fondu a le même effet que les amphétamines.
A – Ok, et qu’as-tu fait des morceaux disparus ?
B – Je stocke, je crée le manque
A – Tu voulais tout garder pour toi ?
B – Mais non, je t’en aurais parlé quand le stock aurait été assez important
A – Ca sert à quoi, il n’y a plus de monnaie ?
B – On les fait tous bosser pour nous en échange de leurs doses
A – Bosser sur quoi ?
B – Sur un engin spatial en forme de flèche pour se barrer de l’Arc… il ne tiendra pas longtemps
A – Tu veux faire travailler des mecs bourrés d’amphétamines sur la construction d’un engin spatial ? On n’est pas prêt de décoller !
Patricia
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Tommy, le dogue allemand : Tu as deux minutes pour
partir d’ici.
Minouchka, la chatte angora : Attend, il faut que je
t’explique.
T : Je sais ce que tu vas dire Minouchka !
M : Mais écoute-moi Tommy.
T : Oui, quoi, quelqu’un a parlé ?
M : Bon, je m’excuse… Je n’aurais pas dû taper dans tes
croquettes
T : Si encore ce n’était que ça…
M : Bon je m’excuse… Je n’aurais pas dû uriner dans tes
croquettes. Mais, qu’est-ce que tu veux… C’est l’instinct. J’ai besoin de
délimiter mon territoire.
T : Au milieu de ma gamelle de croquettes…
M : C’est comme ça, c’est une frontière historique qui
date de 1380. Mon ancêtre le baron de Minouchka tient ce privilège du roi
Charles V.
T : Oui ben mon ancêtre le citoyen Tommy a été l’un des
premier, le 5 août au matin, a abolir les privilèges. Donc ta frontière, tu
peux te la …
M : Oui, je sais. Je connais ton langage imagé. C’est
vrai que nous ne sommes pas du même monde. Manant, paltoquet, cul terreux…
T : Oh mais excusez votre grandeur, votre seigneurie…
Je suis peut-être un manant, mais moi je n’urine pas dans les gamelles…
M : Tu n’as aucun sens de l’honneur et du devoir envers
les ancêtres… Roturier…
T : Oui mais toi… Chut, silence, la maîtresse revient.
M : Miaou…
T : Ouaf, ouaf…
M : Miaou…
T : Ouaf, ouaf…
Philippe