vendredi 22 mai 2020

Deux oiseaux bavardent dans un lilas en fleurs ...




PIAPIA – Pioupiou, Pioupiou !

PIOUPIOU – Piapia !

PIAPIA – Pioupiou !! T'es sourd ou quoi ? 

PIOUPIOU – Ah ... tu m'appelles ! (il volète jusqu'à lui) Je croyais que tu chantais les joies du printemps retrouvé !

PIAPIA – Tu te fous de moi ? Chaque automne on se donne rendez-vous au lilas du père Morin ! C'est les premiers jours de mai, on y est. Enfin, j'y suis !

PIOUPIOU (timidement) – Et ... Ca va, toi ?

PIAPIA – Bof ! Migrer, migrer ... c'est bien beau au début, mais c'est plus de mon âge !  J'ai dû me luxer une aile en survolant l'Espagne ! Ah ... j'en ai bavé pour revenir ... j'ai failli tout laisser tomber et jouer les Saint-Ex' au-dessus de la Méditerranée.

PIOUPIOU – Les Saint-Ex ' ? C'est quoi, ça, comme oiseau ?

PIAPIA – Un oiseau en fer blanc et le type, là ... l'aviateur, il a piqué du nez !

PIOUPIOU – Du bec ?

PIAPIA – Non ... du nez dans la mer. Trop de nuages, sans doute. Moralité : dessine-moi un mouton !

PIOUPIOU – Y'a des moments, t'es difficile à suivre !

PIAPIA – Je me comprends. Ecoute  ... (il soupire) le mieux, c'est peut-être d'aller prendre un ver ensemble ... pour fêter l'amitié ! Et puis chacun rentre chez soi, dans son nid.

PIOUPIOU – Oui, d'accord !

PIAPIA – Enfin ... toi ! Moi, j'en ai plus. Je suis devenu SNF ... Sans Nid Fixe !

PIOUPIOU – Les coucous ?

PIAPIA – Eh oui, comme toujours ! Tu pars six mois et quand tu reviens ... paf ! Des squatteurs ! (ils se regardent)

PIOUPIOU – Écoute ... c'est pas bien grand, chez nous, mais on se tassera pour te faire une petite place !

PIAPIA - ... (trop ému, il ne pépie rien)

PIOUPIOU – On y va ?

(Et les deux oiseaux s'éloignent à tire d'aile)


Gérard

__________________________________________________

Les humains sont de retour

(Deux oiseaux bavardent dans un lilas en fleurs)


- Ah ! Ça y est, les humains sont de retour !

- C'est le printemps, c'est cela que ça veut dire ?

- Non, ce n'est pas une question de saison, c'est exceptionnel : cette année, il s'est passé quelque chose, je ne sais pas quoi, en tout cas on ne les voyait plus !

- Oui, d'ailleurs c'était bien : on respirait mieux... ça, ils ne nous manquaient pas !

- Écoute, parlons d'autre chose... Moi, j'adore le lilas, toutes ces petites fleurs parfumées, qu'est-ce que c'est bon !

- Mais je croyais que c'était violet, le lilas ? - Oui, mauve, si tu veux... Non ?  

- Eh non, il y en a du blanc, aussi, la preuve... Et moi, je trouve ça magnifique aussi ! - D'ailleurs, ça va très bien avec la couleur de tes plumes... !


- Oui ? Merci... ! Mais dis donc, je repense à autre chose : les chasseurs vont revenir aussi, si les humains sont de nouveau là... Il va falloir qu'on soit sur nos gardes, alors, sans arrêt... !

- Ça... ! Effectivement, ils vont reprendre ce qu'ils appellent leur « art de vivre », leurs habitudes, bonnes ou mauvaises... - En même temps, nous, on est relativement tranquilles, on est trop petits. Comme ils disent « Il n'y a pas assez à manger ! » et comme ils disent aussi, « Ça ne vaut pas le coup ! »


Alain


________________________________________________________


 Deux oiseaux bavardent dans un lilas en fleurs ...


Oh la la…qu’est-ce-ce que je suis heureux d’être un volatile par les temps qui courent !

Tu m’étonnes, moi aussi !

Avec cette saloperie de Covid-19, tous les humains sur cette terre sont flippés d’attraper ce satané virus et du coup, ils sont confinés ! Remarque, ils voient comme ça ce que c’est d’être enfermés…ça les fera peut-être réfléchir avant de nous mettre en cage, à l’avenir …

Ca tu peux le dire ! Non seulement on est épargné, mais en plus, on profite pleinement de ce magnifique printemps 2020 pendant qu’ils sont dans leur cage dorée, leur maison !

C’est le paradis pour nous depuis la mi-mars : des forêts désertées, des parcs fermés, des jardins oubliés …bref, toute la nature s’offre à nous. C’est le bonheur absolu ! On se sent (presque) seul au monde, que c’est délicieux ! Même depuis la branche de notre lilas en fleurs situé devant cette maisonnette bleue de la villa Mouzaïa, personne pour nous déranger en collant son nez pour se remplir les poumons de ce parfum enivrant.

Savourons ces instants rares, car mon petit ergot me dit que ça ne pas durer encore longtemps cette histoire car le déconfinement est annoncé pour le 11 mai !Et connaissant nos amis les parisiens, ça risque bien de déconfiner plus que de raison !

Alors « carpe diem » …et chantons à fond !

Et c’est ainsi que les chants des moineaux reprirent de plus belle pour le plus grand plaisir des humains derrière leurs fenêtres (la famille Martin au grand complet, pour ne pas les nommer), qui retrouvaient le goût des petits bonheurs simples en cette période particulière …

Ziza