3ème défi : Une parodie de conte de fée, de Perrault ou de Grimm, celui qui vous inspire le plus, détournez-le, vrillez-le, essorez-le, recoloriez-le, à faire rire ou pleurer, moral ou immoral !
Le petit Chaperon Rose, conte revu et un peu corrigé
Dans cette banlieue résidentielle, proche d'une vaste forêt feuillue, habitait une charmante famille totalement déjantée. La mère adorait ses deux filles, deux jeunettes particulièrement délurées, à qui on ne la faisait pas. L'une d'entre elles avait été surnommée le petit Chaperon Rouge, quant à l'autre, à cause de son look jeune indienne, elle portait le surnom de Géronimo, c'était une révoltée dans l'âme. Tout le monde savait qu'elle était la sœur du Chaperon, Toutes deux arboraient des looks tout à fait charmant. Le Petit Chaperon Rouge, par exemple, donnait dans le look gothique destroy bien affirmé, la différenciant ainsi du look indien de sa sœur. Elles étaient portées sur la gaudriole. Ce surnom de Chaperon Rouge lui venait de ce qu'elle portait un bandeau rouge dans sa chevelure.
Un jour, leur mère, dont les cheveux arboraient une belle teinte bleu acier, prépara un certain nombre de gâteries culinaires parmi lesquelles on trouvait ce qu'elle appelait une galette. Elle y avait glissé une livre de résine de cannabis; la dose était certes un peu forte, mais personne n'y voyait d'inconvénient et il suffirait de réduire la taille des portions. Il y avait un petit pot de beurre, en fait une pâte hallucinogène à base de champignons mexicains directement importés par Internet .Elle pria donc ses deux filles de porter tout cela dans un lieu appelé «At Grand Ma's» (Chez Grand Mère). C'était un bar branché, qui faisait aussi dancing, le lieu ne fermait pas de la nuit, mais se reposait la journée. Grand Ma's, furieusement à la mode, était tenu par un dandy surnommé The Wolf (car son prénom était Jean Loup). C'était en fait un loup garou charmant et déjanté qui devenait homme seulement les jours de pleine lune, là seulement il pouvait donner toute sa mesure. Il aimait se balader au volant d'une Cadillac rose bonbon, un cabriolet des années cinquante avec des banquettes en cuir fluorescent.
Les deux minettes s'en allèrent donc. Afin de leur éviter de marcher à pied, ce que personne n'apprécie beaucoup, leur mère leur avait acheté un cabriolet bleu métallisé, une petite merveille super nerveuse au volant de laquelle elles pratiquaient une conduite dynamitée en roulant à tombeau ouvert sur les chemins forestiers au grand dam des randonneurs qu'elles terrorisaient. Cependant, depuis un moment, nombre de joggeurs et joggeuses se méfiant de cette conduite si agressive en étaient venus à se munir de pistolets automatiques dont ils n'avaient aucun scrupule à se servir, aussi ne valait-il mieux pas les contrarier lorsqu'on les croisait.
Bref, en traversant les bois ,elles croisèrent la Cadillac rose de Jean Loup the Wolf et tout le monde s'arrêta pour faire causette. Le Chaperon Rouge raconta alors au Wolf que sa mère lui avait confié ce qu'elle appelait une galette ainsi qu'un petit pot de beurre, des noms de code pour dissimuler des marchandises bien peu licites pour le moins et même avec son emballage soigné, la galette exhalait une telle odeur de cannabis qu'elle aurait foudroyé à dix pas un officier des douanes.
Bien sûr nul n'était dupe en ce qui concerne la nature de la marchandise transportée, mais elles conservaient ces noms de code pour le transporter en toute discrétion. Elles avaient même prévu de l'ecstasy, juste au cas où.....
« Salut, Jean Loup, on vient chez toi, et on a tout ça pour toi ».
« Salut les petites , c'est très bien ça, (voix onctueuse), vous savez à qui les remettre. Là je suis un pressé, quelques affaires à traiter, ensuite je vous rejoins. Buvez donc quelque chose, c'est à ma santé.» Sur ce, tout le monde se sépara joyeusement.
Jean Loup, quant à lui, alla régler ses affaires et s'en revint chez Grand Ma's afin de commencer la préparation de la soirée. Sur ce elles arrivèrent toutes les deux et arrêtèrent leur petit bolide dans un nuage de poussière sur le parking en terre.
Elles se dirigèrent directement vers la porte amenant par la même occasion la précieuse marchandise ; devant la porte, elles sonnèrent , aussitôt s'ouvrit une trappe. D'une voix apte à décourager les curieux, fut émis un «Qui est là ?» glacial.
« C'est le Petit Chaperon Rouge » lui répondit la punkette gothique sans se démonter.
« Avez vous ce qu'il faut » reprit la voix.
« Oui, on a une galette et un petit pot de beurre que ma mère vous envoie ».
« Bon, tirez la chevillette et la bobinette cherra », c'était là aussi un code.
Jean Loup les accueillit avec son plus beau sourire, apte à fournir une publicité pour toutes les marques de dentifrice connues sur la planète. De ce loup, en fait loup garou, que l'on surnommait The Wolf, émanait un charme fou, lui même en pinçait pour les deux punkettes qu'il tenait en haute estime.
« Je vous rejoins dans un couple de minutes, d'ici là prenez vos aises et déposez la marchandise , le personnel est au courant». Betty Boop , la serveuse, une brune explosive, prit en main la livraison. 'C'était un fonctionnement plutôt démocratique qui contentait tout le monde).
Elles prirent place sur sur deux tabourets au bar, commandant des alcools forts, même si l'on était qu'au début de l'après midi.
Jean Loup se préparait pour la soirée sortant, à cette occasion une de ces tenues dont il avait le secret. Quelque chose à la fois de chic et de raffiné, juste un peu libertin. Il s'inonda d'un parfum de grand luxe. Si bien qu'après s'être douché et parfumé il en était devenu irrésistible et l'éclat d ses superbes dents contribuait à illuminer l'atmosphère des pièces qu'il traversait. Il appela par l'interphone pour faire dire au Chaperon et à sa frangine qu'elles pouvaient monter ; en arrivant elles toquèrent à la porte, Jean Loup leur demanda : »Qui est là? »
« C'est nous mon chou, tu te languis après nous mon gros loup »
« Tire la chevillette et la bobinette cherra ».
La porte alors s'ouvrit.
Elles virent alors un Jean Loup classe de chez classe, impossible d'y résister, même après avoir prononcé des vœux de célibat éternel. Le Wolf les invita , puis ils se servirent un alcool fort. Un malin qui savait charmer son monde celui là. Il it une musique d'ambiance, leur disant de se mettre à l'aise. Aussitôt, la punkette gothique se mit en devoir de rouler un joint pendant que sa copine commençait imperceptiblement à émoustiller le Wolf qui se sentait de mieux en mieux.
« Jean Loup, comme tu as de grands bras «
« C'est pour mieux vous enlacer mes coquettes »
« Jean Loup, comme tu as de grandes jambes «
« C'est pour mieux te courir après mon chaperon ou après ta sœur aussi »
« Jean loup, que tu as de grandes oreilles »
« C'est pour mieux vous entendre me murmurer de douces paroles mes mignonnes «
« Jean loup, comme tu as de grands yeux. »
« Ainsi je puis mieux vous admirer. »
« Jean Loup comme tuas de grandes dents bien blanches. »
« C'est pour mieux vous sourire » .
« Bon maintenant, assez perdu de temps , venez, vous deux goûter goûter au fol amour et à ses furieux transports. Il n'est point de riche trésor dont un loup ne soit prodigue » Ils se jetèrent sur le lit les uns sur les autres en un savoureux pèle mêle et se lâchèrent joyeusement..
On voit ici que de jeunes filles bien faites et délurées, pas farouches et gentilles font bien de fréquenter certaines personnes et qu'il n'y a là rien d'étrange de voir que dans la main le loup leur mange . Bien sûr ce loup était d'humeur aimable qui fait passer de bons moments et en passe d'aussi bons lui même. Jean loup était un loup familier sans fiel et sans courroux. Il ravisait de jeunes femmes leur faisant passer un moment agréable . Mais en fait de tous les loups, le Wolf était le plus charmeur et le plus dangereux aussi, car il en faisait ses créatures. Mais qui s'en plaindrait après tout.
Gérard
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Il glissa la pantoufle de vair à son pieds et plus rien ne fut pareil. Ils ne vécurent pas heureux et n'eurent aucun enfant. L'obsession maladive de Cendrillon, pour les tâches ménagères eurent raison de son amour pour sa belle. Le prince quitta le château très tôt un matin pour mettre le plus de distance possible avec la reine de la serpillière.
Ses provisions s'amenuisaient, il lui faudrait trouver un endroit ou se ravitailler et dormir. Le destin mit sur son chemin une petite cabane. Il s'approcha doucement, un pas puis deux.
Aucun bruit à l'intérieur, il frappa. Rien. Il tenta sa chance et tourna la poignée. Le lieu était désert mais il sentit tout de suite l'odeur d'un plat qui mijotait. La faim eut raison de ses bonnes manières et goulûment il avala tout ce que son estomac pouvait supporter. Rassasier, il fit le tour de la pièce, et repéra un dortoir. Plusieurs lit lui tendait les bras. Sa fatigue eut raison de sa prudence. Il s'écroula sur le plus grand lit et s'endormit.
Un joyeux brouhaha le tira de son sommeil. Est-il en train de rêver ou 7 têtes se tenaient au dessus de lui et le regardaient tour à tour curieux et inquiets? Ils se mirent tous à parler au même temps. Le prince avait la tête qui tournait, son escapade tournait au cauchemar; Il se redressa péniblement prêt à déguerpir au pus vite. il élaborait un plan de fuite, quand une voix mélodieuse le pénétra et lui ôta toute envie de bouger. Telle une apparition, il l'a vit. Avec sa peau d'albâtre et ses cheveux d'ébène, on aurait dit une déesse. Sa bouche en forme de cœur, une invitation au baiser. Oubliant les convenances, le Prince la dévisageait. Sa voix douce lui parvenait telle une mélodie. Son émotion était palpable, mais la réalité aussi dure quelle soit, le ramena sur terre. La beauté de son hôtesse l'aveuglait, Le coeur lourd et à regret, il reprit la route.
Fut-elle une création féerique des dieux, elle lui réserverait sans aucun doute l'enfer!!
Il chemina encore et encore, quand il parvint à l'orée d'un bois. Il continua sur un sentier et déboucha dans une clairière. Son chemin avait été long, mais il avait le sentiment d'être enfin arrivé, d'être chez lui. Il s'allongea près de l'étang pour se reposer un peu et s'endormit. Il se retourna dans son sommeil, son rêve était troublant. Une sensation d'humidité, un mouvement lent, un va et vient. Il ouvrit les yeux. Les couleurs avaient changés, les odeurs n'étaient plus les mêmes, les sensations différentes. Il ouvrit la boucher pour parler, mais un croassement se fit entendre, il recommença CROA CROA CROA.
Qu'est-ce qui se passait?
Il ne comprenait plus rien, la peur, le doute, le noir total. Est-il un sentiment plus étrange de se réveiller métamorphoser et se retrouver dans la peau d'un crapaud? CROA CROA CROA.
Ses plaintes continuèrent des jours durant. Loin d'être un cynique, le Prince était terre à terre. La paranoïa n'était pas son credo, mais là il devait se rendre à l'évidence.
Il payait de sa faiblesse, sa quête de la beauté La laideur n'avait jamais eu de place dans sa vie et aujourd'hui, il réglait ses dettes.CROA CROA. Un bruit de pas à l'approche alerte le Prince.La laideur de la jeune femme qui se trouve là à l'orée du bois, lui aurait donner le hoquet si il avait pu hoqueter.Le laideron s'approcha de plus en plus près. Le prince eut un mouvement de recul, comme si c'était possible. Réalisant qu'il était lui même devenu moche comme un crapaud, il alerta la jeune femme de sa présence CROA CROA;
La laide au bois dormant eut un sourire, un vrai sourire qui laissa le Prince sans CROA. Doucement, très lentement, elle se baissa et lui donna un baiser. Un torrent d'émotion déferla sur le Prince Crapaud; Un ouragan n'aurait pas fait plus de dégât. Une lumière l'aveugla, la métamorphe fut immédiate, la laide au bois dormant se transforma en Crapaude. Émerveillé , le Crapaud ex Prince, regarda celle avec qui il vivrait heureux et aurait beaucoup de grenouilles. Dans sa quête de la perfection, le crapaud s'était égaré. Le véritable amour peut se trouver dans un emballage moins attrayant, il suffit de garder les yeux ouverts.
Moralité : La beauté ne se mange pas en salade CROA CROA!
Tina
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Blanche-Neige pète les plombs!
Blanche-Neige vivait au cœur de la forêt depuis des années ...après avoir été épargnée par le fidèle chasseur de la Reine, missionné pour la tuer par la reine jalouse de sa virginale beauté ...
Elle était condamnée à vivre cette vie éloignée du royaume pour garder la vie sauve. Mais elle étouffait dans cette vie ...certes les premières années avaient été belles! Les sept nains l'avaient recueillie, accueillie, et choyée tel un trésor. Elle était leur rayon de soleil : les nains étaient heureux de rentrer de leur dure journée de labeur pour retrouver leur douce princesse ...ils passèrent ensemble de belles années paisibles et heureuses.
Mais à présent, Blanche-Neige sentait poindre le désir de vivre autre chose...cette vie dans cette cabane dorée qui l'avait longtemps protégée et rassurée, l'étouffait à présent! Le quotidien l’irritait ...les habitudes de ses colocataires de nains l'exaspérait au plus haut point ...elle sentait qu'il fallait qu'elle vive autre chose, mais quoi? Elle se savait condamnée à mort par la reine jalouse si elle revenait au royaume ...et elle sentait qu'elle ne supportait plus cette vie au fond des bois avec ses sept compagnons miniatures.
Au fil des mois, l'étau se resserrait autour d'elle et l'étreignait chaque jour un peu plus.Elle se sentait prisonnière, empêchée de vivre comme sa jeunesse l'exigeait. Elle tentait de ne rien laisser paraître devant ses petits hommes, mais au fond d'elle, elle sentait qu'elle était au bord de l'implosion. Plus elle freinait ses élans de vie, plus ses pulsions l’asseillaient.
Si elle avait vécu dans une autre époque, elle se serait jetée sur sa carte bleue pour aller dépenser l'argent des nains, ou elle serait allée dans une salle de sport trois fois par semaine pour se vider le corps et la tête de toutes ces pulsions ...peut-être serait-elle allée consulter deux fois par semaine un psy pendant des années, ce qui aurait vidé les économies de ses hommes-enfants.
Mais la pauvre Blanche-Neige n'avaient pas ces alternatives pour faire exulter ces passions étouffantes ...ainsi, elle afficha un sourire de façade pour ne rien laisser transparaître mais au fond d'elle-même, elle sentait le gouffre se creuser. Elle perdait pied de l'intérieur ...elle se perdait en elle-même ... jusqu'à ce jour fatidique.
Ce fût Atchoum qui rentra le premier comme à son habitude. Il avait épuisé ses mouchoirs en papier ...et il était pressé de rentrer pour pouvoir se moucher à sa guise et heureux de retrouver le premier sa douce Blanche-Neige qui l'attendrait avec une boîte de mouchoirs à la main comme à l'accoutumée. Atchoum s'empressa de se saisir du mouchoir tendu par la belle Blanche-Neige et à peine eut-il le temps de prendre une bouffée d'air avant de se moucher qu'il se sentit pris d'un violent malaise. Il perdit connaissance et s'écroula au sol. Blanche-Neige, très calmement, se baissa et prit son pouls. Rien. Le poison avait été redoutablement efficace. Mort sur le champ. Elle souleva le nain et alla l'installer dans son lit d’enfant...
Elle retourna dans la cuisine ...prête à accueillir la nain Grincheux qui généralement suivait de peu Atchoum ...Elle s'apprêtait à l'accueillir avec ses sempiternels rouspétances qu'elle ne supportait décidément plus! Grincheux a franchi le pas de la porte mais n'eut pas le temps d'émettre le moindre ronchonnement ...qu'une lourde masse vint s'écraser sur son crâne. Le coup fût si violent que la tête du nain s'écrasa comme la coque d'une noix entre deux mains puissantes. Du sang gicla et éclaboussa l'entrée. Blanche-Neige ne fût nullement perturbée par cette scène de crime particulièrement atroce car elle était déjà occupée à tout nettoyer pour accueillir comme à l'accoutumée le troisième nain qui était toujours en retard, hésitant à franchir la porte de la maison. Elle prit donc le temps de porter le nain défiguré dans la chambre de ses frères, et le déposa dans son lit ...l'oreiller devint rouge en un instant ...
Ce fut donc Timide qui entra comme prévu sur la pointe des pieds pour ne pas déranger sa belle princesse...qui l'attendait cachée derrière la porte, munie du grand couteau de cuisine réservé à la découpe du gros gibier...Elle ne vit que les grands yeux innocents de Timide qui se retourna vers elle car il avait senti sa présence. Elle ne lui laissa aucune chance. Elle bondit sur lui et lui trancha la gorge d'un coup net. Le sang jaillit et inonda le visage de la cruelle princesse ...sa belle peau blanche devint écarlate de sang. Le nain mourut quelques instants plus tard, vidé de son sang. Elle porta le nain égorgé jusqu'à la chambre des sept petits lits et allongea le nain à la gorgée tranchée dans ses draps maculés qui ne le resteraient pas longtemps ...
Blanche-Neige était toujours aussi calme et déterminée. Elle prit de multiples serpillières avec un seau d'eau chaude et nettoya l'entrée méticuleusement ...elle eut même le temps de se laver et de changer de robe qui était maculée du sang des nains. Elle savait qu'elle avait un peu de temps devant elle. C'était au tour de Dormeur d'arriver et il ne se pressait jamais ...toujours éternellement fatigué, dès le réveil. Elle ne supportait plus sa nonchalance...elle savait qu'il allait dès son arrivée se ruer sur le canapé pour se reposer ...elle était accaparée par ses pensées lorsque Dormeur arriva. Elle l’accueilli avec son mug préféré mais à sa tisane préférée, elle avait ajoutée une pincée de cyanure savamment dosée pour le tuer dans d'atroces souffrances. Le nain se rua donc sur le canapé et s'installa confortablement pour déguster sa tisane de verveine. Il bût toute sa boisson chaude qui s'écoula avec bonheur dans son gosier ...lorsqu'il fût inévitablement pris de violentes convulsions. Le cyanure faisait des miracles sur ce petit corps ...Blanche-Neige se régalait devant ce spectacle d'horreur...le nain crachait du sang tout en hurlant de douleur ...ses yeux se révulsaient et ses membres gesticulaient comme une marionnette ...le spectacle dura de longues minutes devant Blanche-Neige qui prit un immense plaisir à le contempler lorsque le cyanure donna le coup final au cœur qui lâcha. Le nain rendit l'âme dans un dernier hurlement. Blanche-Neige contemplait son oeuvre avec fascination. Elle aurait aimé que cela dure plus longtemps ...mais elle sortit de son bonheur contemplatif car il fallait à présent monter le corps de la marionnette du petit homme dans sa chambre pour recevoir le nain Joyeux. Heureusement, il n'y avait que très peu de sang qu'elle se contenta de camoufler avec le grand plaid du canapé qui avait l’habitude de tous les recouvrir lorsque le froid se faisait sentir dans la cabane des bois...
Blanche-Neige s'apprêtait ainsi attendre de nain Joyeux qu'elle ne supportait décidément plus ...lui et son immuable sourire accroché aux lèvres du matin au soir, quoiqu'il arrive. Rien de semblait l'affecter. Son indétrônable optimisme lui était devenu particulièrement insupportable ces derniers mois. Elle avait imaginée ce meurtre depuis longtemps et se réjouissait de pouvoir enfin le réaliser! C'est donc avec une détermination sans faille que Blanche-Neige se posta devant la porte en entendant le chant de Joyeux qui arrivait près de la cabane. Elle l'accueillit froidement avec son tourne-vis à la main. Joyeux n'eut pas le temps de comprendre ce qu'il se tramait. Il sentit la pointe d'acier s'enfoncer dans le haut de sa joue droite pour tracer une ligne droite jusqu'en bas de sa joue gauche. Son sourire fût rayé de cette ligne droite dessinée d'une main déterminée qui à peine eut terminée cette saillie, lui entama à présent l'autre joue dans l'autre sens. Le nain Joyeux eut ainsi le sourire affublé d'une croix sanguinolente qui lui ouvrit toute la mâchoire. L'attaque avait été redoutable : on aurait pu croire à une blessure que seule la 1ère guerre mondiale avait pu engendrer avec ces gueules cassées que la société de l'époque redoutait de voir. Mais Joyeux n'eût pas la chance d'être soigné de ses blessures montreuses. Blanche-Neige le bâillonna de sa belle écharpe de laine qu'elle ne quittait jamais, ce qui eut pour effet d'ouvrir encore davantage la monstrueuse blessure déjà béante. Le sang coulait à flots ...le nain se vidait littéralement de son sang. Il poussa un dernier soupir dans un râle de souffrances atroces. La princesse de neige était de glace. Elle ne bougeât pas devant l'agonie de ce nain Joyeux. Elle fût même heureuse de voir enfin s'effacer ce sourire niais qu'elle contemplait depuis trop longtemps ...
Elle était toute entière dédiée à sa contemplation morbide lorsqu'elle fût surprise par l'arrivée du Prof, le sixième et avant dernier nain encore en vie à cet instant précis. Ce dernier fût saisi par cette vision d'horreur qui s'offrait à son regard ...Ce fût bien la première fois de sa vie que les mots lui manquaient, lui qui d'habitude avait réponse à tout, ce qui agaçait Blanche-Neige au plus haut point! C'était bien la première fois que Le prof restait bouche bée. Blanche-Neige jouissait de voir Le prof silencieux ...elle profita de cet instant-là pour se jeter sur lui en le renversant à terre, ce qui ne fût pas difficile vu la petite taille de sa proie. Elle accrocha ses mains à la gorge du nain, et serra, serra jusqu'à ce que ce nain meure ...sans avoir pu émettre le moindre son! Ce constat réjouit particulièrement Blanche-Neige qui décidément portait de plus en plus mal son nom. Elle porta le petit corps sans vie dans la chambre commune ...et ne se pressa nullement pour aller accueillir le dernier de la fratrie encore en vie!
Simplet arriva tout tranquillement ...encore émerveillé par le chemin qui le ramenait à la maison et qui était le même depuis tant d'années mais dont il ne se lassait pas! Il se réjouissait de chaque fleur et de chaque feuille qui bordaient ce même chemin. Simplet avait le don de s'émerveiller et de s'émouvoir si facilement et ce depuis toujours que Blanche-Neige en était devenu maladivement jalouse ...elle qui ne supportait plus sa vie composée de routine et d'habitudes quotidiennes. Elle aurait tant voulu avoir cette capacité à jouir comme Simplet des petites joies que pouvaient offrir le quotidien à celui qui pouvait les déceler. Simplet était un sorte de Christian Bobin : un poète des bois...Blanche-Neige avait particulièrement soigné sa mise en scène pour le dernier assassinat de ce nain. Elle voulait que l'horreur terrasse Simplet. Ainsi, elle choisit d'emmener le nain Simplet dans la chambre de la fratrie, en prétextant que tous ses frères y étaient et l'attendaient pour passer un moment en famille avant le repas du soir. C'est ainsi que Simplet monta les escaliers prestement pour rejoindre ses frères tant aimés! Il ouvrit la porte avec enthousiasme en pensant trouver ses frères joyeusement occupés à discuter et à jouer aux cartes comme ils le faisaient souvent ...mais la scène qui s'offrit à lui figea son sang dans ses veines habituellement bouillonnantes de vie. Il découvrit les corps inanimés dans leurs petits lits ...bien que simplet, il comprît instantanément ce qu'il s'était passé ces dernières heures : il se retourna vers Blanche-Neige qu'il savait derrière lui et son cœur lâcha lorsqu'il vit le sourire machiavélique qui barrait le visage de sa Blanche-Neige adorée ...
C'est à cet instant précis que Blanche-Neige jubila d'un bonheur immense qu'elle n'avait jusqu'alors jamais ressenti!
Ziza