mardi 14 avril 2020

La beauté


Un texte en prose ou en vers sur la BEAUTÉ... (thème du printemps des poètes de l'an dernier). La beauté de la nature, d'un mot, d'un sentiment, ou la beauté perdue...



Rêve général


Au cœur de cette brume toxique,
S’expose dans les rues de Paris,
Le cœur battant des incompris,
La noirceur fébrile des politiques.


Les oubliés nous montrent l’horizon,
D’un crépuscule donnant raison,
À celles et ceux qui ont choisi le non,
Face aux trahisons faites en leur nom.


À ces fossoyeurs d’humanité,
Opposant une police décomplexée,
Ils répondent de leurs fraternités,
Rappelant l’humain dans son éternité.


Il est ainsi ce chemin bien plus beau,
Que celui nous menant au tombeau.
Lutter en rêvant d’un lendemain,
Construit ensemble pour le bien commun.

Juan



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            BEAUTE  ETERNELLE

Harmonie des formes, blond des cheveux,
Fossettes placées pile au bon endroit
Sa grâce faisait bon nombre d'heureux,
Son image aurait troublé bien des rois


Elle possédait ces charmes cachés
Port d'une duchesse et yeux d'une biche
Elle aurait pu arborer caducée
Tant sa vue remontait pauvres et riches


Elle ne voulait pas devenir Miss
Ceci ou cela, il lui suffisait
D'entendre que tous, on lui criait bis
Si la croisant elle nous souriait


Et puis la beauté n'est pas éternelle :
c'est les moches qui font courir ce bruit
Elle, sa beauté était tout à elle
Dehors et dedans, c'était pain béni


Quoi d'autre ajouter ? Parler de soleil
Evoquer les fées ou bien les déesses
Non, son souvenir fait un bruit d'abeille
Rien que de repenser à son adresse


A présent elle est du côté d'Evreux
Vivant simplement, comme ses pareilles
Sa beauté peut-être était dans nos yeux 
Seulement en eux, c'est là la merveille ... 


Gérard

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Fatale beauté

Quand on pense beauté, on pense femme, forcément, surtout si on est un homme. Eh oui, la femme, c'est la beauté même. Intrinsèquement, consubstantiellement !
Il y faut juste quelques indispensables, comme on dit maintenant : des traits réguliers, un profil de médaille, une taille de guêpe, une fossette ou deux serait un plus, des mains d'albâtre, des cuisses fuselées, une poitrine altière, des... - Non, là je m'arrête, sinon je sens que je vais m'égarer, et que mon propos va perdre sa hauteur de vue pour sombrer dans la gaudriole !
Revenons à celle qui pour moi incarne la beauté, que dis-je ? Mieux que ça : tout à la fois La beauté et la Beauté.
Il faut bien avouer qu'elle n'est pas, commente dire, spécialement belle. Du moins selon les canons en vigueur. Seulement - c'est mon avis et je n'en démordrai pas ! - si on s'en remet aux canons pour décider en ce genre de matière, alors croyez-moi on est mal partis... !
Revenons à Celle dont je vous parle. Elle a peut-être, en effet, le nez un peu... et les yeux légèrement... sans compter son menton, un tantinet... - Et que dire de ses oreilles ? Oh ! Rien, tiens : j'aime mieux ne pas en parler...
Bon, elle a ce qu'elle a, elle est ce qu'elle est... Mais elle a aussi, et je dirai surtout, un petit air de vous écouter avec attention, et de vous trouver intéressant, qui me la rend absolument irrésistible ! 
Alain 
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La beauté

« La beauté est dans l’œil de celui qui regarde » selon ce cher Oscar (Wilde, au cas où vous ne l’auriez pas reconnu), même si d’autres avant lui (et après) l’ont également dit mais différemment. Mais ce sont les mots d’Oscar qui m’ont interpellée.
Cette citation fait immédiat écho en moi à Christian Bobin, cet écrivain-poète qui m’émerveille et qui m’accompagne depuis plus de vingt ans.
J’aurais aimé que l’on demande à ce troubadour des mots sa définition de la Beauté…mais peut-être l’a-t-il déjà fait ! Il va falloir que je creuse la question.
Je crois que son regard est la Beauté même. Il voit en toute chose la beauté qui émerge et qui transperce là où l’œil ordinaire ne voit rien.

Peut-être faut-il avoir traversé la douleur pour enfin découvrir la Beauté en toute chose ?

La Beauté
Dans l’éphémère
Dans la fulgurance d’un geste
Dans l’éclair d’un regard
Dans l’invisible
Dans l’indicible
Dans le quotidien
Dans les petits riens
Qui font beaucoup.

Je crois que la lecture de Bobin a modifié mon regard
Je vois mieux à présent l’extraordinaire dans l’ordinaire

Comme un rayon de soleil
Qui vient s’écraser sur le plancher
A mes pieds
Confinée

Comme mon chat Harlem
Qui saute délicatement sur mes genoux
Pour venir se lover contre moi
Alors que je profite de ce temps suspendu

Comme ce moment 
Où installée confortablement
Je bouquine paisiblement
Sans me soucier du temps qui passe

La beauté est partout
Présente à chaque instant
Prenez-le temps
de la découvrir
de la regarder
de la savourer …

La Beauté est là
Autour de vous
En vous.

Ziza