dimanche 30 juillet 2017

Un produit alimentaire qui a marqué votre enfance



Quand je rentrais de l’école, une délicieuse odeur de sauce tomate parfumait le couloir.

Je posais mon cartable et j’allais à la cuisine et selon un rituel immuable, je coupais des petits morceaux de pain que je laissais ramollir dans ce mélange onctueux, qui cuisait à feu doux, dans la casserole.

Puis je les prélevais, les laissant refroidir dans une assiette, pour ne pas me brûler la langue.

Je soufflais dessus, pour  raccourcir l’attente, puis au bout de quelques minutes, je pouvais enfin les goûter.

Les saveurs de l’oignon, du sel et de la tomate avaient imbibé et ramolli la mie, alors que la croûte restait plus ferme.

Il fallait que je sois raisonnable. Ma mère préparait le dîner, et faisait cuire dans cette sauce, selon le jour de la semaine, des coquillettes au potiron, ou du mérou, ou des œufs et des poivrons.

La cuisine de ma mère était incomparable. Toute la famille le reconnaissait.

Elle mettait à préparer ses plats une application, un sens du détail, une exigence de perfection, qui ne faiblissait jamais.

Elle qui avait grandi dans une famille pauvre où la nourriture avait souvent manqué, elle avait appris à en faire des merveilles.

Chantal

____________________________________________________________________



Au commencement (nous étions très jeunes), il y eut la « panade » ou soupe au pain qui permettait de nous faire boire du lait, à mes frères et à moi, tout en finissant le pain. Puis du temps passa. Et, à mi-chemin entre le riz et le lait, vint le temps de la soupe au tapioca. Petits grains blancs qu’il s’agissait de verser dans du lait bouillant tout en surveillant de près la cuisson. Une seconde d’inattention et tout débordait, noyant la casserole et la gazinière. Quand, enfin, la soupe était prête, c’était un pur bonheur de souffler sur le mélange en voyant briller les billes du tapioca. Comme nous ne plaignions pas le sucre, cette soupe-dessert était toujours la bienvenue, accueillie par des sourires ou des « encore, encore ! », dès que nous avions fini notre portion.
Fantasio


_______________________________________________________________


Il est tout rond. Tout rouge. Il croque sous les dents et pique la langue tout en explosant  en bouche de son sucre aromatisé à la fraise chimique.

Vous devinez de quoi il s’agit, n'est-ce-pas ?

De la fraise Tagada, bien sûr !

Ce bonbon, très à la mode à la fin des années 70 / début des années 80, que ma grand-mère nous donnait chaque jour à 13h15 après le déjeuner quotidien pris en famille et juste avant de dévaler la côte pour rejoindre l’école du village, était notre rendez-vous quotidien avec frères et sœurs chez notre grand-mère paternelle qui habitait dans la ferme d'en face.  

Cette petite fraise artificielle était un délice ! Nous avions pris cette douce habitude que nous n'aurions manquée pour rien au monde ...

Aujourd'hui, je réalise que cette fraise chimique n'était qu'un prétexte pour passer un court moment avec notre grand-mère adorée! C'était un petit moment du quotidien, tout simple, auquel on ne prête guère attention...et avec le temps, on se rend compte que ce court instant de vie, c'était un instant de bonheur.

Au fond, je n'ai jamais vraiment aimé cette fraise industrielle, même encore aujourd’hui. Mais je ne peux croquer dans une fraise Tagada sans penser à ma grand-mère chérie!...

Ziza


____________________________________________________

Il est une alliance de produit, 
Des bouchées qui nous anoblissent.
Des pommes de terre bien coupées, 
Des carottes réduites en dés, 
Des oignons parfaitement cuisinés, 
Un filet de porc venant l'enchanter.
 
Un amour sincère vous faisant mijoter.
Voici un Nikujaga parfaitement exécuté. 

Grand-mère, tu ne cesseras jamais de me manquer.


Juan



___________________________________________________________

Quel produit alimentaire a pu marquer mon enfance ? Sans doute, en cherchant bien, en trouverai-je quelques uns. Je pourrais citer en vrac les carottes, les petits pois, les potées à base de viande bouillie et de légumes, le chocolat du matin, les tartines beurrées, les biscuits secs, eux aussi, absorbés durant le petit déjeuner. En fait, il y en a beaucoup à bien y réfléchir et dire que l'un d'eux m'a marqué en particulier me semble difficile. C'est durant l'enfance que je découvris mon aversion pour les abats (elle dure toujours) et ma peur des brocolis (mais à présent j'en mange avec plaisir) et ma passion pour reconstituer l'alphabet avec des pâtes en forme de lettres sur le bord de l'assiette. Au-delà, ayant toujours considéré avant tout le caractère utilitaire de la nourriture, aucune, en particulier, n'a laissé dans mon esprit de trace durable, mais aucune ne m'a traumatisé non plus, sans doute parce que l'on m'a toujours laissé le choix de décider.


Gérard