dimanche 3 décembre 2017

Ecrire un texte sans utiliser les verbes ETRE et AVOIR avec des mots imposés


Écrire un texte sans les verbes "être" et "avoir" mais qui inclut les mots suivants : "Bringuebaler", "Loup", "Étreindre", "Ange", "Chanter", "Suture", "Chassis", "Attraper".

Temps d'écriture : 15 minutes



Un ange triste regarde la lune.

Un loup le voit et s’installe à ses côtés :

« Pourquoi sembles-tu si triste l’ange ? Il te pèse tant de les voir 

bringuebaler toute cette souffrance ? Pourquoi la portes-tu ? Crois-tu 

que je porte la vie de tous ceux que je mange. La cruelle étreinte de ma 

mâchoire porte la mort et je l’assume chaque jour. Elle me pèse tout 

autant que toi, mais celle-ci s’inscrit dans ma vie. Laisse-les chanter 

leurs vies et pleurer leurs morts. Il ne tient qu’à eux d’attraper ce 
subtil sentiment, il ne tient qu’à eux de suturer leurs souffrances. 
N’oublie pas que même le chat s’il le souhaite, portera le masque du 
plus cruel des prédateurs ou du plus fidèle des compagnons. »


Juan


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La brune aux yeux verts brinquebalait sa solitude dans les rues de Paris. Elle s'appelait Ange, un prénom que ses parents, deux bigots patentés, lui léguèrent et qu'elle s'empressa, tout au long de sa vie, de démentir. Diablesse, voilà un prénom qui sonnait mieux et se rapprochait au plus près de ses actes et de ses pensées. Attraper le client, ce loup lubrique aux désirs salaces, ne posait pas de problème, son châssis carrossé  par un orfèvre lui permettait de ne prendre aucun répit, aucune attente entre deux passes.

            Elle prit l'habitude de chanter pendant que l'homme imbécile perché sur elle, ahanant et suffoquant dans son vil désir pensait que sa seule virilité provoquant ce chant. Étreindre à longueur de nuit des dos maigres ou épais provoquait en elle la suture de son désir profond, l'amour.

André

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L'ange féminin du bizarre se reconnaissait aisément au fait qu'il se déplaçait dans une carriole qui brinquebalait en roulant. Cette douce créature chantait d'une voix exquise d'étranges mélopées qui rappelaient les chants grégoriens. J'attrapais la charrette au passage et m'y installais pour écouter agréablement ce chant particulier. Couché sur des sacs de tubercules, je laissais aller mon imagination et pensais que que j'allais étreindre celle qui attendait mon retour d'un si long voyage aux confins du monde des rêves. Le châssis de la carriole montrait sa robustesse en encaissant sans broncher les cahots du chemin et les nids de poules, tels que l'on en trouve dans des lieux comme celui-ci, à la fois aussi pauvres et aussi gais. Les planches de bois de la charrette montraient parfois les sutures bricolées par les ouvriers et qui permettaient au véhicule de continuer son labeur avec son cheval au regard étrange qui semblait sonder la pensée de ceux qu'il regardait. Pendant ce temps là, on entendit le hurlement d'un loup qui vivait libre et nous le montrait bien ; on l'imaginait heureux et refusant toute contrainte.

Gérard